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Le monde de Mara volume 2
25 juin 2023

Le lilas ne refleurit qu'après un hiver rigoureux (Les femmes Ferriday tome 1) ❋❋❋ Martha Hall Kelly

 

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Publié par Pocket 

672 pages

9,70 euros

première publication VO: 2016

première publication VF: 2018

traducteur: Géraldine d’Amico

titre original: Lilac Girls

 

 

Résumé:

Septembre 1939 : les hordes nazies déferlent sur la Pologne. Commence alors, pour trois femmes que tout oppose, un terrible et rigoureux hiver…

Il y a Caroline, d’abord. L’ancienne actrice américaine vit dans l’opulence, mais la guerre en Europe va bouleverser tout son quotidien… Kasia ensuite, cette jeune Polonaise qui rentre en Résistance, au péril de sa vie et de celles des siens. Herta, enfin, que son ambition dévorante jettera parmi les monstres – au point de s’y conformer.

Toutes trois l’ignorent encore mais elles ont rendez-vous, au plus noir de l’hiver : au camp de Ravensbrück…

Un premier roman remarquable sur le pouvoir méconnu des femmes à changer l'Histoire à travers la quête de l'amour, de la liberté et des deuxièmes chances.

  

Commentaire:

L’année dernière, j’avais lu le tome 3 de la trilogie de Martha Hall Kelly consacrée aux femmes de la famille Ferriday. J’avais relativement bien aimé ma lecture et j’avais dis que je lirai sûrement les tomes précédents lors d’une prochaine édition du Pavé de l’été. C’est désormais chose faite avec le tome 1 consacré à Caroline Ferriday.

Ce tome commence en 1939, juste avant l’invasion de la Pologne par Hitler. Nous allons suivre le destin de trois femmes de 1939 à 1959 à travers la tourmente de la Seconde Guerre Mondiale. Caroline Ferriday tout d’abord qui est une riche américaine, ancienne actrice de théâtre qui travaille bénévolement pour le consulat français à New York. Kasia Kuzmerick, jeune polonaise qui s’engage dans la résistance et qui sera envoyer au camp de Ravensbrück. Et enfin Herta Oberheuser, jeune médecin allemande, qui décide d’accepter la proposition du gouvernement pour enfin mettre en pratique ses capacités… ce sera au camp de Ravensbrück.

L’une de mes périodes historiques préférées est la Seconde Guerre Mondiale, plus précisément la Déportation. J’ai donc été contente de voir que ce tome 1 allait se passer à cette période. Pour une fois, l’histoire ne va pas s’intéresser aux Juifs déportés, mais à des jeunes Polonaises. Et on ne va pas être à Auschwitz, mais à Ravensbrück. Rien que pour ça, je savais que j’allais apprendre des choses. Car Martha Hall Kelly va mettre en lumière le destin tragique de 74 femmes qui ont eu le malheur de croiser la route des Nazis. Car ces jeunes femmes en relative « bonne santé » compte tenue des circonstances (elles sont détenues dans le camp depuis de longs mois) vont servir de cobayes à des médecins qui ont oublié leur devoir premier: soigner les gens. Si le personnage de Kasia est fictif, tout le reste est basé sur des évènements réels. Des médecins allemands ont réellement fait des expériences de chirurgie sur des femmes en bonne santé pour prouver l’efficacité ou non du traitement aux sulfamides sur des blessures de guerre. Ces médecins ont détruits les jambes saines de certaines femmes pour simuler des blessures. Par la suite, elles n’ont pu que se déplacer en sautillant, d’où leur surnom de Lapins. Le personnage d'Herta est réel, elle a bien officié à Ravensbrück, a participé aux expérimentations et a d’ailleurs été la seule femme parmi les accusés du Procès des Médecins à Nuremberg. Je n’ai pas aimé cette femme. Dès le départ, alors que j’ignorais tout du personnage réel, ses propos nazis et racistes m’ont dérangé. Je sais que Martha Hall Kelly a essayé de la rendre plus humaine en lui donnant la parole, mais ça n’a pas fonctionné. Même quand c’est elle qui parle, ces propos sont dérangeants. Quand elle est vue à travers les yeux des autres, c’est encore pire. Son absence total de remord tout au long du roman en font un personnage antipathique. En même temps, difficile d’en faire un personnage attachant…

Caroline Ferriday est un personnage réel. Elle a existé et elle s’est battue pour les 74 polonaises victimes d’expérimentation. De part son travail au consulat, elle a fait beaucoup de choses pour aider les Français et particulièrement les enfants. On ne peut qu’admirer son dévouement, même si par moment on aimerait lui rappeler qu’elle n’a pas souffert et qu’elle n’a pas risqué sa vie. Mais ça n’enlève rien au fait qu’elle s’est battu à une époque où on aurait bien aimé oublier toutes ces horreurs. Elle est le reflet de la société américaine de l’époque.

Kasia est le personnage le plus fort selon moi. Tour à tour, jeune fille naïve ou femme en colère; elle représente toutes ses femmes qui ont été déportés, torturées, ont survécu et à qui ensuite on a demandé de faire comme si il ne s’était jamais rien passé. En plus pour Kasia, la peine est double, voire triple. Déportée, torturée, elle voit son pays passé d’une dictature à une autre (la Pologne devenant un pays communiste sous les ordres de la Russie après la guerre). On souffre avec elle, on est triste avec elle et surtout on est en colère avec elle. Elle passe par toutes les émotions et franchement on ne sait pas comment elle fait pour ne pas exploser.

Ce roman, c’est la mise en lumière de l’histoire de femmes qui ont subit l’horreur et dont le destin n’est pas suffisamment mis en lumière. Qui connait l’histoire des Lapins de Ravensbrück? Qui sait ce qu’elles ont subit? Il est connu que les nazis ont procédé à des expérimentations au sein des camps, mais on pense plus facilement à Mengele et ses expériences sur les enfants. Ce roman est l’occasion de mettre en lumière les expérimentations pour soigner la gangrène gazeuse et le sort des prisonnières politiques polonaises. C’est un roman fort dont aucun de nos personnages ne sortira indemne. Car au-delà de la partie sur la Déportation, il y a toute une partie sur le après et sur la reconstruction. Il est intéressant de voir que l’auteure s’est intéressée aux déportées, mais aussi à ceux qui sont restés à les attendre en espérant un miracle. Les relations sociales ont été brisées et le roman montre bien comment il est compliqué de les recréer quand on n’a pas vécu la même expérience.

Un roman fort, qui prend aux tripes car nul besoin d’une fiction pour se souvenir que l’Homme est capable du pire et d’aller au plus profond de l’horreur. Un roman qui donne envie d’approfondir les connaissances sur ces événements…

 

 

Lecture en juin 2023

De la même auteure:

"Série Les femmes Ferriday" Le tournesol suit toujours la lumière du soleil;

 

 

Lecture dans le cadre du challenge Pavés de l’été 2023: 3

 

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Page récapitulative chez Sibylline

 

Lecture dans le cadre du challenge Les épais de l’été 2023: 3

 

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Page récapitulative de Ta d loi du cine chez Dasola

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Commentaires
T
Apparemment, le titre complet en VO est The Lilac Girl of Ravensbrück. <br /> <br /> Je savais qu'il y avait eu des expériences sur des prisonniers dans les camps, j'avais surtout en tête les stérilisations forcées (pour les femmes) ou l'étude de la survie dans de l'eau glacée. Je n'ai pas souvenir d'avoir lu quelque chose sur les "lapines" avant votre article et les liens vers les pages wilkip... qu'il contient, merci. <br /> <br /> Et troisième "épais de l'été" en quatre jours! Bravo!<br /> <br /> (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
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