Le vieux qui lisait des romans d'amour ❋❋❋ Luis Sepulveda
Publié par les éditions Points
121 pages
6,50 euros
première publication VO: 1992
première publication VF: 1992
traducteur: François Maspero
titre original: Un viejo que leía novelas de amor
Résumé:
Lorsque les habitants d'El Idilio découvrent dans une pirogue le cadavre d'un homme blond assassiné, ils n'hésitent pas à accuser les Indiens de meurtre. Seul Antonio José Bolivar déchiffre dans l'étrange blessure la marque d'un félin. Il a longuement vécu avec les Shuars, connaît, respecte la forêt amazonienne et a une passion pour les romans d'amour. En se lançant à la poursuite du fauve, Antonio José Bolivar nous entraîne dans un conte magique, un hymne aux hommes d'Amazonie dont la survie même est aujourd'hui menacée.
Commentaire:
Après avoir découvert la plume de Luis Sepulveda à travers son recueil La Lampe d'Aladino et autres histoires pour vaincre l’oubli, j’ai eu envie d’en lire plus. Mon choix s’est porté sur son premier roman (mais pas sa première oeuvre) et j’ai été charmé par cette courte histoire.
L’auteur nous emporte en Amazonie, dans un petit village au bord du fleuve où la vie est rude. Ici survivent tant bien que mal quelques colons, dont Antonio José Bolivar dit le Vieux. Sa vie est rythmée par les pluies, le passage du bateau (avec le dentiste), les relations avec les Indiens et la lecture des romans d’amour. Lorsqu’il est obligé de se lancer à la poursuite d’un fauve tueur d’homme, cela va être l’occasion de se remémorer sa vie depuis son mariage à 15 ans dans la Cordillère à aujourd’hui.
Si le roman est court, il foisonne d’idées. Tour à tour roman drôle, roman d’aventure, roman écologique, roman historique, le récit de Luis Sepulveda nous entraine dans la forêt amazonienne. Et on a réellement l’impression d’y être. La moiteur, la pluie qui tombe et qui s’insinue dans nos vêtements, les bruits, les odeurs,… tout y est. On rentre dans ce roman et on chemine avec Antonio. On découvre sa vie, sa relation aux autres, sa relation avec la forêt. C’est réellement un hymne à la forêt amazonienne et un manifeste pour la sauver. Ce qui était vrai en 1992, l’est encore plus aujourd’hui. J’ai trouvé beaucoup de poésie dans ce texte. Mais aussi beaucoup d’humour. J’ai savouré le passage avec le dentiste. J’ai adoré détesté le maire qui représente, pour moi, l’homme blanc qui croit pouvoir dompter la nature et imposer sa loi. Il est d’un ridicule par moment.
Une lecture qui m’a charmé et qui a confirmé ma première impression. Je suis conquise par le style de Luis Sepulveda. Vivement ma prochaine lecture…
Lecture en avril 2024
Du même auteur: La lampe d'Aladino et autres histoires pour vaincre l'oubli;