Les fils de la poussière (Commissaire Erlendur Sveinsson tome 1) ❉❉❉ Arnaldur Indridason
Publié par les éditions Métailié
292 pages
21 euros
première publication VO: 1997
première publication VF: 2018
traducteur: Eric Boury
titre original: Synir duftsins
Résumé:
Paru en 1997, Les Fils de la poussière, premier roman d’Arnaldur Indridason, ouvre magistralement la voie au polar islandais. Daniel, quadragénaire interné dans un hôpital psychiatrique de Reykjavík, se jette par la fenêtre sous les yeux de son frère Palmi. Au même moment, un vieil enseignant, qui a eu Daniel comme élève dans les années 60, meurt dans l’incendie de sa maison. L’enquête est menée parallèlement par le frère de Daniel, libraire d’occasion, un tendre rongé par la culpabilité, et par une équipe de policiers parmi lesquels apparaît un certain Erlendur, aux côtés du premier de la classe Sigurdur Oli.
Commentaire:
Ma première lecture d’Indridason remonte à avril et c’était le tome 6 de la saga du Commissaire Erlendur Sveinsson. J’ai cette fois-ci décidé de commencer par le début avec le premier roman où Erlendur a fait son apparition en VO. L’équipe d’Erlendur n’est pas encore constituée. On suit principalement Erlendur et Sigurdur. Les autres apparaissent brièvement.
Ce premier roman est atypique car Erlendur n’est pas le seul personnage principal. Certes il mène l’enquête sur la mort de l’enseignant. Mais de son côté, Palmi, un libraire, mène également son enquête suite au suicide de son frère qui était en hôpital psychiatrique. Chacun de son côté, puis conjointement, les deux vont mettre à jour un scandale qui remonte à plusieurs décennies et qui touche les enfants d’une classe de cancre. Et oui, car à l’époque, il existait le système de classe de cancre semble-t-il en Islande. Tous les mauvais élèves (apprentissage ou comportement) étaient réunis dans la même classe avec un vieil instituteur pour ne pas perturber l’apprentissage de leurs autres camarades. Dans les faits, c’est surtout les enfants défavorisés qui se retrouvaient dans ces classes. Je n’ai pas réussi à trouver s’il s’agissait d’une réalité ou d’une invention de l’auteur. S’il s’agit d’une réalité, ce système a permis d’accentuer un peu plus les différences sociales entre les islandais.
Si on s’intéresse au passé, on va aussi s’intéresser au futur et au essais médicaux. D’ailleurs, pourtant écrit en 1997, le roman pose de nombreuses interrogations toujours d’actualité. Je ne peux pas en dire plus pour ne pas divulguer une partie de l’intrigue, mais par moment l’auteur flirt avec la science-fonction (ou pas, qui sait ce qui se passe dans des laboratoires top secrets).
Il y a du bon et du mauvais dans ce premier roman. Erlendur n’est pas au centre du roman, comme si l’auteur hésitait encore à en faire son héros. Son duo avec Sigurdur n’en est pas un, la tension entre les deux est palpable. Erlendur est un flic bourru et de la vieille école, mais bizarrement on s’attache à lui. Le problème c’est qu’il n’enquête pas seul. Sans les infos de Palmi, je ne suis pas sûr qu’il aurait trouvé le fin mot de l’histoire. Et Palmi a tendance à prendre le devant de la scène. J’ai aimé ce personnage, attachant à sa manière. Sa relation avec son frère est complexe et on sent que suite à son suicide il essaye de le comprendre, choses qu’il n’avait jamais essayé auparavant.
Un roman où on se laisse porter par les évènements. Il n’y a pas d’actions toutes les deux pages et ça change. C’est pile ce dont j’ai besoin en ce moment. D’ailleurs le tome 2 m’attends déjà dans ma PAL…
Lecture en octobre 2022
Du même auteur:
"Série Commissaire Erlendur Sveinsson" L'homme du lac;