Les Lions de Sicile (La saga des Florio tome 1) ❀❀❀ Stefania Auci

5 août 2022

Les Lions de Sicile (La saga des Florio tome 1) ❀❀❀ Stefania Auci

Publié par Le livre de Poche

620 pages

9,20 euros

première publication VO: 2019

première publication VF: 2021

traducteur: Renaud Temperini

titre original: I leoni di Sicilia

Résumé:

1799. Paolo et Ignazio Florio quittent leur Calabre natale pour s’installer à Palerme. Passionnés, ambitieux, les deux frères et leur famille n’aspirent qu’à une chose : se hisser parmi les puissants de la ville. C’est compter sans le mépris des palermitains qui voient d’un mauvais œil ces étrangers dont « le sang pue la sueur ». À force d’obstination et de volonté, les Florio, en se lançant dans le commerce d’épices, se frayent un chemin qui, un jour peut-être, leur donnera un empire…

Commentaire:

Direction la Sicile et le 18ème siècle. J’ai découvert ce titre grâce au challenge de Brize et il a rejoint ma PAL très rapidement. Après Venise et Naples, voici donc une plongée dans l’histoire de Palerme. Je connais peu l’Histoire de l’Italie, celle de la Sicile encore moins. Mais l’auteure a placé à chaque début de chapitre un récapitulatif des évènements historiques qui se passent en parallèle de chaque chapitre. J’ai trouvé le concept très sympa, surtout que le récapitulatif est à chaque fois assez court. Cela permet de bien situer le contexte.

Le roman est une biographie un peu romancée de la famille Florio qui a dominé Palerme pendant des décennies. Au début de ma lecture, j’ignorai que les Florio avaient existé, c’est en découvrant que le portrait sur la couverture représentait un membre de la famille Florio que je suis allée fouiner sur le net pour en apprendre un peu plus.

Le roman débute en 1799 et finit en 1868. Sur cette période de 70 ans, nous allons suivre les deux premières générations de la famille. Tout d’abord, Paolo et Ignazio, les deux frères venus de Calabre avec la famille de Paolo et leur nièce orpheline. Ils faisaient déjà du négoce d’épices, mais après un tremblement de terre, ils décident de quitter la Calabre pour un avenir meilleur. Arrivés à Palerme, ils ouvrent leur herboristerie. Ils y vendent des épices, surtout utilisés pour la médecine (principalement le quinquina), et doivent faire face à l’hostilité des Palermitains. En effet, à cette époque, l’Italie unifiée n’existe pas encore et les rivalités sont fortes entre les différents cités. Pour les habitants de Palerme, les Calabrais sont des étrangers, des hommes de peine. Les coups bas sont nombreux et il faudra toute l’habitabilité des deux frères pour se faire peu à peu une place. La croissance de l’entreprise Florio se poursuit avec Vicenzo, le fils de Paolo, qui va continuer à faire grandir l’entreprise en diversifiant les activités.

La vie est dure, les moments joyeux sont rares, les actions des hommes de cette famille sont souvent condamnables. Pour devenir une famille riche et puissante, il faut laisser ses états d’âmes au placard. Les femmes n’ont pas droit à la parole, pourtant elles sont toujours là en arrière plan et à leurs manières elles influent sur la destinée de la famille. Les personnages sont rarement attachants et pourtant on se surprend à les regretter quand ils disparaissent.

L’histoire est dense, il s’en passe des choses pendant ces 70 ans. Parfois il y a des éclipses et certains personnages disparaissent. L’auteure nous indique toujours le destin des personnages mais parfois c’est assez abrupte et au début c’est perturbant. Mais on finit par s’y habituer. Un roman prenant et très intéressant. On est happé par le destin de cette famille tellement incroyable (et pourtant vrai). On se demande sans cesse comment les personnages arrivent à se maintenir à flot et à prendre l’Histoire du bon côté. Cela démontre qu’avec ténacité, tout le monde peut y arriver. Même quand on est un pauvre paysan calabrais. Il me tarde de lire le tome 2.

Lecture en août 2022

Lecture dans le cadre du challenge Pavé de l’été 2022: 9