Les enfants de Venise ❉❉❉ Luca Di Fulvio
Publié par Pocket
988 pages
9,50 euros
première publication VO: 2013
première publication VF:
traducteur: Françoise Brun
titre original: La ragazza che toccava il cielo
Résumé:
Venise, 1515. Peu de villes auront connu autant d'injustices, de dangers, de misère et de vices. De liberté, aussi.
Liberté pour Mercurio, petit voleur des rues, as du déguisement, pour qui le pavé romain est devenu trop brûlant. Liberté pour Giuditta, jeune et belle Juive, dont la religion semble ici tolérée – mais pour combien de temps ?
Rien ne les vouait à s'aimer. Pourtant... Entre inquisiteurs et courtisanes, palais, coupe-gorge et canaux putrides, les amants de Venise feront mentir le destin...
Commentaire:
Je retrouve la plume de Luca Di Fulvio avec le plus grand plaisir. Que j’ai aimé cette plongée dans la Venise de 1515-1516! J’avais littéralement l’impression de parcourir les rues et les canaux avec les personnages. On est vraiment immergé dans la ville, dans son bruit, dans ses odeurs, dans ses couleurs,…
L’auteur nous propose de suivre la destin de jeunes gens qui espèrent trouver la liberté dans une ville plus tolérante que certaines de ses voisines. Les Juifs y sont plus libres, plus tolérés. L’Eglise catholique moins présente (elle régit moins la vie en tout cas). Seulement, tout cela va changer. On découvre la création du premier ghetto juif au monde. Et oui, il est d’origine vénitienne. Les Juifs ont obligation de vivre dans un quartier en particulier et n’ont pas le droit de sortir la nuit (les entrées sont fermées et surveillées). Ce sytème se déclinera dans les siècles qui vont suivre. De plus, les Juifs sont obligés de porter un bonnet jaune qui les distingue des autres (mis en place avant le ghetto). On est en 1515 et pourtant on pourrait croire qu’on est en 1935. Il n’y a pas que les Juifs qui sont traités de cette manière. Les prostituées doivent porter un foulard jaune et doivent vivre et exercer dans un quartier dédié, le Castelleto. Autre minorité, mêmes brimades. Si le Castelleto n’existe plus, j’ai pu visiter le ghetto et dès qu’on passe l’une des portes qui fermaient le quartier, on se sent dans une ville à part.
Dans ce roman, il est question de liberté, d’amour, de haine, de religion, d’inquisition, d’intolérance religieuse… De nombreux sujets sont abordés et nous demande de réfléchir. On passe par une foule d’émotions en lisant ce roman (les pages défilent toutes seules) et il est difficile de quitter les personnages à la fin… Je me suis attachée à eux, à Mercurio, à Guiditta, à Anna, à Isacco, au capitaine Lanzafame, et aux autres. Tous à leur manière essayent de survivre dans un monde difficile. Il y a très peu de personnage tout blanc ou tout noir, l’auteur les a créé principalement gris. Leurs défauts les rendent plus humains.
Un roman que j’ai adoré! La magie des mots de Luca Di Fulvio a encore une fois fonctionné et je me suis laissée entrainer dans l’histoire avec grand plaisir! Un roman qui est du même niveau que Les prisonniers de la liberté… Vivement le prochain!
Lecture en juillet 2022
Lecture dans le cadre du challenge Pavé de l’été 2022: 5
La page récapitulative chez Brize
Du même auteur:
Les prisonniers de la liberté; Le soleil des rebelles; Le gang des rêves;