Lettre du Struthof ❉❉❉ Francis Martin

Publié par Jérôme Do Bentzinger Editeur 

110 pages

16 euros

première publication: 2003 

Résumé:

" Lettre du Struthof "... : le récit d'un père à sa femme et à ses enfants, espoir de libération, désir d'évasion, peur de la mort lente, déchéance physique et morale ; une lettre poignante et vraie. Le camp de concentration du Struthof est un camp de la mort lente. Pour les résistants envoyés là, c'est la peine de mort avec disparition secrète dans la nuit et le brouillard (Nacht und Nebel : NN, décret de Hitler en 1942). C'est le cas de ceux des maquis vosgiens, qui comme le narrateur et trois gendarmes résistants, sont arrêtés par les miliciens français et la Gestapo (après dénonciation), en août 1944. Ils passeront un seul week-end dans le camp, parce que, devant l'avance des Alliés, l'ennemi évacue les prisonniers vers l'Allemagne.

Commentaire:

Je suis Alsacienne et le camp du Struthof fait, pour ainsi dire, parti du paysage. En cherchant des livres sur les Lebensborn, je suis tombée sur ce court livre. L’auteur imagine la lettre qu’aurai pu écrire son père lors de son internement au camp début septembre 1944. Père qu’il n’a pas connu puisque mort à Auschwitz (après un passage à Dachau) avant sa naissance.

Livre très particulier car l’auteur raconte la vie du camp et ses conditions comme s’il les vivait alors que lui même ne les a jamais subis. Par moment, il est compliqué de suivre la pensée du narrateur. Je ne sais pas si c’est le style de l’auteur ou une volonté de celui-ci pour montrer l’état d’esprit du narrateur face à l’horreur vécue. De même, les repères temporels: l’histoire se passe sur peu de jours (qq jours dans la cave et 2 jours dans le camp) mais par moment j’avais l’impression que des semaines avaient passé. 

Lecture rapide mais qui ne m’a pas touché comme l’avaient fait d’autres récits sur la déportation. Ici, je suis restée détachée du narrateur et des autres prisonniers. Dommage, il y avait matière à faire quelque chose de plus poignant. Peut-être le fait que la lettre ne soit pas réelle a pu également jouer dans mon ressenti…

Lecture en septembre 2021