Miss Sarajevo đź“·đź“·đź“· Ingrid Thobois #MRL2018 #Rakuten
Il s'agit de ma première lecture de la plume d'Ingrid Thobois et je me suis lancée dans ce roman sans trop savoir où je mettais les pieds.
C'est la mention à Sarajevo qui m'a décidé à demander ce roman dans le cadre des Matchs de la Rentrée Littéraire 2018 organisés par Rakuten. Il s'agit en fait de mon second choix, le premier étant Concours pour le Paradis de Clélia Renucci...
Miss Sarajevo raconte l'histoire de Joaquim Sirvins, photographe. A la mort de son père, il doit retourner dans l'appartement familiale où il n'a pas mis les pieds depuis des années. C'est l'occasion de se souvenir de son enfance et de la mort de sa soeur. Drame qui le conduira quelques mois plus tard à Sarajevo, en pleine ville assiégée.
Dès lors, l'auteur va alterner entre le présent (le retour vers ses origines) et le passé (la mort de sa soeur et son passage à Sarajevo). Nous allons découvrir un secret de famille, bribe par bribe, qui a détruit une famille qui avait tout sur le papier pour être heureuse. Et ce secret va se mêler à la grande Histoire, avec ce conflit qui durera de 1992 à 1995 dans les Balkans.
L'auteur nous propose une plongée bouleversante dans Sarajevo assiégée. Lors du conflit, j'avais une dizaine d'année, bien trop jeune pour me rendre compte de l'horreur de la chose. Internet et les réseaux sociaux n'existaient pas et si on ne regardait pas le JT, on ne savait pas grand chose du conflit (du moins pour une enfant). Ici, avec Joaquim, on est tout de suite dans le bain. Le passage sur Sniper Alley nous rappelle immédiatement aux réalités de la guerre. On lit les passages en apnées. Mais au delà de la guerre, on découvre une population qui continuer d'essayer de vivre. Joaquim est hébergé chez l'habitant et découvre une solidarité. Chaque geste est un acte pour montrer qu'ils n'ont pas abandonné.
L'évènement qui donne son titre au roman en est la preuve. Une élection de miss au beau mileu d'une ville assiégé? L'idée pourrait être déroutante. Mais 13 jeunes femmes vont montrer au monde que Sarajevo est vivante et n'entend pas rester sans rien faire. Et surtout elles rapellent au monde que le peuple a besoin d'aide et que si la communauté internationale ne fait rien, bientôt il ne restera rien.
L'élection a vraiement eu lieu et le personnage d'Inela est inspiré de la vraie Inela qui participa au concours. Ca apporte une touche supplémentaire d'âme au roman. L'espace d'un instant, ce n'est plus une fiction inspirée d'un fait réel, c'est le reportage d'un évènement qui a bien eu lieu...
Les participantes au concours de Miss Sarajevo
Si j'ai aimé toute la partie sur Sarajevo, je n'ai pas aimé l'histoire sur Joaquim et sa famille. La faute sans doute à un style que j'ai trouvé ampoulé. Autant cela ne m'a pas gêné pour les parties sur la guerre, autant pour le reste je n'ai pas aimé (voir carrément detesté). Ce qui fait que je n'ai ressenti aucune émotion face aux drames et aux non-dits de cette famille. Rien à la mort de Viviane, rien sur la déchéance de la mort et rien lors de la révélation du secret.
En fait, j'aurai pu me passer totalement de cet aspect du roman. En ouvrant le roman, je pensais que la mort de la soeur était uniquement le déclencheur du voyage vers Sarajevo. Mais je me trompais. L'auteur y accorde autant de place.
Un roman qui aurait pu être un quasi coup de coeur et qui malheuresement pâti de cette indifférence face à un partie de l'histoire. J'avais envie de lire un "témoignage" sur un conflit et non pas une histoire de famille avec son gros secret qui empoisonne tout le monde. C'est vraiment dommage...
Je remercie néanmoins les éditions Buchet-Chastel et Rakuten pour cette lecture et pour la découverte d'une nouvelle auteur...
Lecture en octobre 2018
Lecture dans le cadre des Matchs de la Rentrée Littéraire 2018
#MRL2018
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